Poème écrit pour un concours sur le thème imposé de « le jour ou la nuit ». Non sélectionné. Mais je l’aime quand même.
Immobile dans l’immense lit,
J’entends dehors mourir la rue.
Pas de noctambules le mardi,
Pas de vent, pas de pluie non plus.
L’absence de bruits me terrifie
Chacun obéit, on s’est tu.
Faut-il au ciel guetter les ovnis ?
Je n’ose pas, ne bouge plus.
Du jour s’est éteinte ma confiance.
Mes muscles s’agitent, entrent en transe.
Le sommeil hésite, puis me fuit.
Si les angoisses trouvent dans le silence
Une formidable caisse de résonance
C’est qu’a échoué la mise à nuit.
Tasha Rumley,
Genève, avril 2021
La Mise à Nuit: pour beaucoup aller au lit, s’endormir, perdre la conscience est une expérience destabilisante.
Paradoxalement tu as réussi à rester éveillée. Mais tu est consciente que tu as besoin de dormir pour restaurer la vie,
pour mettre les compteurs à zéro, pour enfermer les angoisses dans un placard.
Le poème est très beau, cette valse hésitation de la conscience.
Si j’avais le quart de ton talent
Je comblerais l’éveil de mes nuits
Simplement en me relisant
Et en me moquant du jury