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Les pierres ne meurent pas

Tel un caillou tombé à l’eau
Je regarde les gens tout là-haut
Embuée de mes larmes en flots.

J’étais la plus belle autrefois
Scintillante de mille éclats
Pierre précieuse entre ses doigts.

Prétextant me rendre ma liberté
Il m’a soudain laissée tomber
Par lassitude, fatigue, lâcheté.

Et pétrifiée dans les tréfonds
Je me noie dans mes sanglots
Prisonnière de l’obstination.

Les petits cris, les grandes joies
En surface les couleurs je vois
Tous s’agitent et vivent, mais plus moi.

Ma peau s’est couverte de mousse
La vase m’aspire, je m’enfonce
Et bientôt, j’aurai disparu.

 

La vie reprise

La colère surgit plus souvent
Mais ne reste pas longtemps
La tristesse l’écrase, la chasse
Une boule parfois se fait, la rage.

Qui lâche ainsi ?
Ce n’est pas ce qu’on m’a appris.
Où est ma deuxième chance ?
Chien de concept, mensonge

Abandonner au premier jour
La vie promise, de suite reprise
Où est passé le grand amour ?
N’était-ce donc qu’une vaste méprise ?

Detached

I do not feel freed
Liar – I’ve been detached
Abruptly taken off the trunk
Of all my hopes and convictions.

Nothing left to hold on to
No sunshine to turn my face to
Yet, still light and green a leaf
Senselessly flying in the winds.

I could hit the ground tomorrow
Or survive decades in a row.
It’s just air, whatever the path
I will not leave a seed behind.