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Près des roseaux

A cligner au soleil revenu
Ou à ton sourire ingénu?
Je distingue les couleurs sépia
Effacée la ville et ses coups bas

A t’entendre asséner la sentence
Bribes incertaines de ta vie en latence
Je ne voudrais pourtant être nulle part
Que sous tes yeux ruisselant d’étoiles

A pianoter sur tes avant-bras
Des airs secrets qui ne te quitteraient pas
Je te chante – entends-tu? – les délices
D’une échappée sur les pas d’Alice

Ferme les yeux, allonge-toi
Sur nous, les roseaux forment un toit
Au diable la morale et ses lois

A saisir mes cuisses dans le noir
Mes mains enragent de désespoir
Pour l’âme agitée, nul repos
Quand l’orgasme éclate en sanglots

A se demander ce qu’il adviendrait
L’esprit lutte, aucun ne l’accepterait.
Qui sait, simple eau fraîche d’un été?
Ou trésor d’un mot galvaudé?

A quoi bon te débattre autant?
Car tu le sais, c’en est troublant
En vrai, nous sommes déjà amants.