Les pierres ne meurent pas
Tel un caillou tombé à l’eau
Je regarde les gens tout là-haut
Embuée de mes larmes en flots.
J’étais la plus belle autrefois
Scintillante de mille éclats
Pierre précieuse entre ses doigts.
Prétextant me rendre ma liberté
Il m’a soudain laissée tomber
Par lassitude, fatigue, lâcheté.
Et pétrifiée dans les tréfonds
Je me noie dans mes sanglots
Prisonnière de l’obstination.
Les petits cris, les grandes joies
En surface les couleurs je vois
Tous s’agitent et vivent, mais plus moi.
Ma peau s’est couverte de mousse
La vase m’aspire, je m’enfonce
Et bientôt, j’aurai disparu.